IV – Survol de l’enfer selon Bosch – Fragment 2
Faure ne lui fit pas remarquer qu’il confondait le roman de Conrad et le film des temps sombres qui s’en était inspiré.
Une parabole sur le pouvoir, la croyance,
et la manière dont la technologie cherche à reproduire le divin.
Mais c’est aussi une fable sur la matière,
sur ce qui respire, pousse, résiste, au-delà du contrôle humain.
À travers les fragments du feuilleton,
vous entrerez peu à peu dans la forêt, ses bruits, ses pulsations, ses ombres.
Et peut-être, quelque part, entendrez-vous sa prière.
Le premier fragment vous attend.
Là où tout commence, dans le silence des couloirs de Rome,
devant un cardinal de guerre, dans la bouche d’un homme qui croit encore en Dieu.
Faure ne lui fit pas remarquer qu’il confondait le roman de Conrad et le film des temps sombres qui s’en était inspiré.
Les blindés vinrent les chercher à l’aube. Faure et Jouvet se quittèrent chaleureusement, son camarade réitérant les conseils de prudence.
Rien de réjouissant… C’est un salmigondis de superstitions et de rites barbares. Colifichets, amulettes, cérémonies sanglantes…
Le Behemoth ne reste jamais au même endroit, question de sécurité, fit Tovac.
La furtivité était le propre de ces systèmes d’armements létaux autonomes, destinés à surprendre et à anéantir l’ennemi.
Tovac se tourna maintenant goguenard vers les deux légionnaires bien embarrassés.
Faure patientait depuis maintenant une heure dans une minuscule pièce nue. Armes, casque lourd et tablette lui avaient été confisqués à son arrivée au Béhémoth.
— Mon Général, ma fille a à peu près l’âge de l’enfant qui s’apprêtait à se faire lyncher.
Faure était à peine sorti du bureau qu’il fut pris en charge par un seconde classe.
— Faure, sois assez gentil pour désactiver la subvocalisation.


